Pérenniser la sécurité
Après avoir été initialement décriés en tant que synonymes d’un désastre sécuritaire à venir, les récents Jeux Olympiques furent, une fois terminés, loués comme étant les meilleurs Jeux ayant existé, notamment parce qu’aucun accroc de sécurité n’y a été recensé. Balayés les affrontements de supporteurs de football lors de l’Euro à Marseille en 2016, oubliée la gigantesque pagaille de la finale de la ligue des champions au stade de France en 2022 (et pourtant, une délégation anglaise était présente aux Jeux de Paris), reléguées au fin fond de la mémoire collective les régulières exactions des black blocs, annihilés les sabotages des voies ferrées (rapidement réparés grâce au travail remarquable des salariés de la SNCF), tout n’a été qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté. Comment un même pays peut-il offrir deux visages aussi contrastés que ceux décrits ci-dessus ? Et surtout, est-il possible de pérenniser le niveau de sécurité obtenu pendant les Jeux, car les Français, comme tous les peuples, ont envie de vivre dans la paix et la tranquillité ?
Des moyens sans fin
Parmi les arguments les plus souvent avancés pour expliquer cette réussite sécuritaire figure la volonté politique. Ce n’est pas faux, car il a fallu faire preuve de volonté pour accueillir ces Jeux et les faire se dérouler sans accroc, notamment sécuritaire. Mais, à bien y regarder, cet argument à double tranchant n’est pas toujours flatteur pour l’exécutif en place. Si la volonté a été indispensable pour sécuriser ces Jeux, comment se fait-il qu’une même volonté n’ait pas été manifesté avant, pour sécuriser les Français partout sur le territoire national ? Pourquoi la Nouvelle-Calédonie et Mayotte sont-elles toujours confrontées à des problèmes sécuritaires ? N’y a-t-il pas de volonté d’y ramener le calme ? S’il y avait une volonté politique pour les Jeux, comment expliquer les violentes bagarres entre supporteurs à Marseille lors de l’Euro de football en 2016, la déconfiture totale de la finale de la coupe d’Europe au stade de France en 2022, les actions récurrentes des black blocs, les mégabassines, etc. Affirmer que le problème réside dans la volonté politique permet d’exempter les opérationnels de leur devoir de réflexion. Plus personne n’affirme que la défaite de 1940 ou la victoire de 1945 étaient uniquement politiques. Entre ces deux dates, la réflexion stratégique s’est développée et les moyens de sa réalisation ont été imaginés et mis en œuvre. Nous le voyons, il est nécessaire de se méfier des arguments avancés à l’emporte-pièce, car ils se retournent parfois contre leurs propagandistes.
L’argument de la volonté politique est souvent accompagné de celui des moyens déployés. Ainsi en est-il de la police aux frontières dont un article nous apprend que son ancien directeur déplore principalement le “Manque d’effectifs et de matériel technologique, [les] lacunes de coopération entre les différents services… Sans oublier le cadre juridique toujours plus contraignant.” Cette focalisation quasi exclusive sur les moyens s’est remarquée lors des récents JO à l’occasion de l’arrivée de certaines polices étrangères qui a fait l’objet d’une couverture médiatique certaine, quelques-unes ayant été particulièrement remarquées. Ce déploiement exceptionnel n’est pas passé inaperçu et, si l’on en croit le Figaro, il faudrait conserver plusieurs éléments de l’héritage des Jeux : le décloisonnement des secteurs géographiques qui a permis à la PP de prendre la main sur la couronne parisienne et les forces de Gendarmerie, le partage d’informations entre les unités, l’union “historique” des forces d’intervention, des sites internet multilingues, l’augmentation des audiences d’urgence, l’existence d’un point d’accès au droit dans les aéroports, la réception par les magistrats de dossiers entièrement numérisés. D’autres mesures ont été prises pour faire de Paris une vitrine telles que le logement de SDF, l’envoi de migrants en province, une meilleure signalisation à la RATP. Tout ceci a vraisemblablement conduit le président à déclarer que « nous qui avons vécu pendant plus de deux semaines dans un pays où on a eu le sentiment que l’air était plus léger on n’a pas envie que la vie reprenne ses droits ». Ces affirmations sont également à nuancer car elles ne sont pas exemptes de nouvelles interrogations. La centralisation de la décision est-elle la panacée ? Pas selon Crozier qui regrette qu’à chaque crise la tendance française est à la centralisation, ce qui tue l’initiative alors qu’il faudrait la favoriser. Il serait utile de décrire les éléments nouveaux qui ont permis le partage d’informations qui, semble-t-il, n’existait pas avant. L’union “historique” des forces d’intervention prend un aspect ironique lorsqu’on regarde l’Histoire et que l’on se rend compte que la création du GIGN précède celle du RAID qui précède celle de la transformation de la BRI en unité “anti-commando”… Le caractère multilingue des sites internet aurait pu être réalisé plus tôt dans une “start-up nation”, les audiences d’urgence ont déjà été testées en Grande-Bretagne lors des émeutes de 2011, la création de points d’accès au droit montre qu’il est possible de simplifier les démarches par des moyens simples, quant à la procédure pénale numérique c’est un serpent de mer dont on se demande pourquoi il n’a toujours pas abouti alors que le chantier est lancé depuis plusieurs années. Le logement des SDF est un sujet récurrent qui semble avoir trouvé une (partie de) solution, et le déplacement des migrants pose la question du respect des droits (cf. l’œuvre de Giorgio Agamben notamment moyens sans fin). Plus largement, ce qui étonne dans cet article c’est qu’il ne propose aucune réflexion de fond mais qu’il se contente d’énumérer des moyens, comme si leur multiplication et leur généralisation pouvait suffire à régler tous les problèmes sécuritaires. C’est oublier la fin et donner du crédit à la déclaration, un peu présomptueuse, d’un ancien ministre de l’Intérieur qui se targuait d’avoir “tué le job“. Non, le job n’a pas été tué car la délinquance n’est pas éradiquée, mais tout semble indiquer que la pensée relative à la sécurité a été stérilisée, tant elle est pauvre sur le sujet dans notre pays. Ainsi, le marronnier de la police de proximité a refleuri sous des auspices communistes, et le maire de Saint-Denis estime pour sa part que «ces Jeux font la démonstration que la présence de la police est efficace pour lutter contre l’insécurité» comme si le nombre se suffisait à lui-même. Mais si cela était si simple, pourquoi ne pas l’avoir fait bien plus tôt ?
D’autant que nous ne pouvons négliger le fait que les délinquants aient également pris des vacances pour profiter des Jeux…
Mettre ainsi en avant la volonté politique et l’abondance de moyens est spécieux, car en y réfléchissant, nous nous rendons compte que si la tactique a été efficace, la stratégie a brillé par son absence. Ne se focaliser que sur les moyens est un piège, séduisant certes, mais qui ne permet pas de régler les problèmes autrement qu’au coup pas coup : ainsi en est-il de la récente lutte contre les points de deals, succès apparent dans la mesure où ces points ont disparu, mais échec réel car le trafic de drogue continue. D’ailleurs, certains Parisiens craignent qu’avec la fin des JOP et donc des moyens exceptionnels alloués pendant la “quinzaine enchantée”, les problèmes reviennent. Que faire alors, si ce n’est mettre au point des stratégies de lutte contre le crime desquelles découleront les moyens à mettre en œuvre ?
Pas de stratégie sans stratégistes
La difficulté est que la France brille par son absence de stratégie contre le crime ainsi que par son absence de culture stratégique en matière de lutte contre l’insécurité. Il existe des réflexions sur la stratégie militaire (la seule digne de ce nom si l’on en croit les écrits de Coutau-Bégarie), la commerciale, diplomatique, d’entreprise, mais rien dès lors que la stratégie concerne le crime et ses organisations. Le pays ne manque cependant pas de réflexions dédiées au crime, mais elles concernent surtout la sociologie des forces de l’ordre, la victimisation, les mafias, l’évolution du droit, études universitaires fort intéressantes mais ne permettent pas de bâtir des stratégies de lutte contre le crime. D’ailleurs, les statistiques du ministère de l’Intérieur ne montrent pas de baisse constante des crimes et délits constatés (donc sans compter ceux qui ne sont pas déclarés aux forces de l’ordre), ce qui prouve que pour l’instant, aucune stratégie efficace n’a été mise en œuvre.
Il est indispensable, si l’on veut lutter efficacement contre les phénomènes criminels, d’encourager la réflexion consacrée aux stratégies de lutte contre le crime, ce qui va plus loin que de débiter des slogans tels que “terroriser les terroristes” et “la sécurité pour tous” dont la répétition ad nauseam permet de continuer à stériliser la réflexion. Pourtant, et quoi qu’en disent les praticiens qui ne tiennent pas en haute estime les universitaires et autres stratégistes (“plutôt que de théoriser l’enquête, il faudrait mieux la praticiser” “oui mais les universitaires ne savent pas ce que l’on fait” sont des remarques déjà entendues), peut-on penser des stratégies si l’on n’encourage pas le travail des stratégistes ? Les stratégistes ont trois avantages sur les praticiens : du temps disponible pour élaborer des stratégies, un recul sur l’événement qui fait souvent défaut aux praticiens sur lesquels pèse la pression des résultats et des publications qui peuvent être critiquées mais le sont assez peu sur le fond par les praticiens. Ces derniers auraient ainsi tout intérêt à encourager le travail des stratégistes qui les aideraient à préparer les stratégies mises en œuvre. Mais les stratégies (si l’on peut dire) d’évitement des praticiens sont connues : dès qu’un sujet suscite des questions, il est de bon ton de se réfugier derrière l’argument juridique (“ah oui, mais est-ce bien légal ?”) qui coupe court à toute discussion, celui qui la poursuivrait étant alors suspecté de vouloir fouler aux pieds l’état de droit. Ainsi, les études relatives à la stratégie mise en œuvre par Bukele au Salvador tournent surtout autour de la question (réelle) du respect des droits de l’Homme, en occultant les résultats obtenus et le retour du sentiment de sécurité. Puisque l’argument juridique est évoqué, demandons-nous si les praticiens de la lutte contre le crime sont tous d’éminents juristes. Il est permis d’en douter. Il existe un autre avantage dans l’encouragement du travail des stratégistes : de leurs travaux pourront découler de nouvelles méthodes de travail, d’enquête (il n’existe toujours pas de méthode d’enquête), de nouvelles tactiques et donc des formations adaptées.
Ce manque de réflexion en France est flagrant lorsque nous étudions ce qui se passe dans le monde anglo saxon. Ainsi, Jerry Ratcliffe, ancien policier britannique a étudié scientifiquement différents comportements policiers en coopération avec des polices locales et publié plusieurs ouvrages sur la réduction du crime, les patrouilles à pied, la police guidée par le renseignement, etc., ouvrages dont on peut avoir un aperçu via son site internet. Ratcliffe n’est pas le seul à avoir réfléchi sur le crime dans le monde anglo-saxon, mais il est un des auteurs les plus connus.
Développer la traçologie
Ne voir une réflexion sur le crime que dans la pensée anglo-saxonne serait réducteur et certains critiques pourraient faire remarquer que l’abondance de réflexion n’exempte pas le monde anglo-saxon de scandales dans la lutte contre le crime (voir ce billet et ce site internet). L’objection est valable, nous pouvons y répondre en soulignant la qualité de la réflexion des Suisses, fort intéressante et qui présente l’avantage d’être rédigée en français. Fondée sur la trace telle que Pierre Margot la définit dans un célèbre article de 2014 (marque, signal ou objet, la trace est un signe apparent (pas toujours visible à l’œil nu). Elle est le vestige d’une présence et/ou d’une action à l’endroit de cette dernière), la traçologie est la discipline scientifique qui étudie les traces laissées par un événement, une action ou un phénomène comme la définit France Terme. Margot n’est pas le seul à avoir réfléchi à la question du crime. Olivier Ribaux, professeur à l’école des sciences criminelles de Lausanne qu’il a dirigée, a publié de la police scientifique à la traçologie, livre qui aborde de nombreux sujets d’intérêt pour les forces de l’ordre : crise d’identité de la police scientifique, définition de la traçologie, exploitation de la trace dans des modèles proactifs. Sa lecture est non seulement facile mais également passionnante et, de plus, l’ouvrage est également librement téléchargeable via l’internet. D’autres professeurs de l’école des sciences criminelles de Lausanne ont un apport très intéressant à cette réflexion : citons notamment Christophe Champod, actuel directeur de cette école, primé à de multiples reprises. La réflexion en langue française relative à la trace et son exploitation s’est propagée au Québec via l’ancien colonel de Gendarmerie Frank Crispino qui a créé une formation à la forensique dans la Belle Province. Il semble hélas que la France reste à l’écart des développements francophones de cette science…
Nous pouvons cependant nous demander pourquoi il faudrait encourager le développement de la traçologie. Parce qu’en partant de ce qui est trouvé sur le terrain (les traces laissées par les criminels, qu’elles soient physiques, chimiques, biologiques, numériques ou autres telles que les faux papiers) elle permet de comprendre la manifestation des phénomènes criminels et de trouver des moyens efficaces de lutter contre. Nous en avons un exemple avec la lutte contre la fraude documentaire qui a fait l’objet d’une thèse de doctorat en science forensique à Lausanne, phénomène important car l’usage de faux papiers est commun dans le monde criminel. Prenons également l’exemple de l’affaire des équidés à l’été 2020 en France. Ce psychodrame qui n’a débouché sur rien aurait pu être abrégé par une étude traçologique sérieuse, d’autant que la Suisse avait déjà vécu un psychodrame similaire quelques années auparavant et avait abouti à la même conclusion : aucun pervers n’avait mutilé les animaux.
Soulignons enfin que la traçologie n’a pas fait l’économie d’une réflexion sur l’utilisation et les impacts de l’intelligence artificielle. Cette réflexion (qui se poursuit) est indispensable car l’IA qui révolutionne la vie quotidienne et la guerre (nous l’entrevoyons avec le conflit ukrainien), aura des conséquences sur la façon de lutter contre le crime. Là encore, nous ne pouvons que constater l’avancée de la Suisse sur la France dans cette réflexion puisqu’en 2018, Casey, Ribaux et Roux publiaient The Kodak Syndrom: Risks and Opportunities Created by Decentralization of Forensic Capabilities qui expliquait comment les laboratoires centraux de forensique devraient redéfinir leur rôle à cause du développement des dispositifs portables d’analyse utilisés par les forces de l’ordre. Six ans après, cette réflexion est toujours pertinente, mais assez peu de leçons en ont été tirées en France.
Encourager et développer l’écriture
Développer la réflexion stratégiste passe par l’encouragement à écrire sur ce domaine. Encourager l’écriture sur le crime peut sembler un vœu pieux pour au moins deux raisons. La première est que les membres des forces de l’ordre se plaisent à se définir comme des hommes d’action, or il est difficile de faire communiquer le monde de l’action avec le monde universitaire. Pourtant, cela peut donner de beaux fruits. La seconde est que l’écriture sur ces thèmes est peu développée au sein des forces de l’ordre française, notamment depuis que le job aurait été tué. Il existe cependant un moyen simple d’y remédier en appliquant le principe “l’exemple vient du haut” (qui boucle avec les déclarations selon lesquelles la première qualité d’un chef est d’être exemplaire). Dans la mesure où les postes de DGGN et PN seront prochainement vacants, il serait opportun qu’à l’instar des Papes nouvellement élus, ces nouveaux DG rédigent, avant d’achever leur première année de mandat, l’équivalent d’une encyclique dans laquelle ils exposent la stratégie, ou au moins les priorités, qu’ils suivront durant leur mandat et la façon dont ils les mettront en œuvre. Ceci fait, rien n’empêchera les futurs ministres de l’Intérieur ou présidents de la République de demander aux candidats à ce poste cette “encyclique” en avance de phase. Ce document permettrait au politique de juger de l’adéquation du candidat avec les options gouvernementales et de rationaliser le choix pour ne pas donner crédit à la société de cour.
Le développement de cette réflexion permettrait un échange plus fourni entre les praticiens et les théoriciens et d’élaborer des connaissances qui ne seraient pas uniquement le fruit d’une réflexion corporatiste ou vernaculaire. Partant, une véritable stratégie de lutte contre le crime pourrait être définie puis déclinée par les forces de l’ordre, chacune dans son domaine de compétences. De la stratégie découleraient des objectifs, finaux et intermédiaires, ainsi que des indicateurs qui permettraient de mesurer l’efficacité du travail réalisé. Des formations seraient alors conduites afin de mettre à niveau non seulement les exécutants mais aussi les dirigeants, car il est paradoxal d’affirmer que le monde devient de plus en plus complexe et de ne laisser aux décideurs que les bénéfices de leur dernière formation, qui peut être fort lointaine.
Conclusion
La France, mère des arts, des armes et des lois, accuse un retard certain en matière de réflexion sur le crime, quand bien même il existe un certain nombre de sociologues qui étudient les forces de l’ordre. Il est urgent de relancer la réflexion sur la sécurité, d’encourager les travaux intellectuels de membres des forces de l’ordre et pour cela, ce qui a été réalisé par l’armée de terre peut être une source d’inspiration.
Nous pouvons hélas remarquer que la réflexion sur le crime n’est pas la seule à souffrir de cette pauvreté conceptuelle française. La sûreté d’entreprise souffre du même mal et, dans ces deux cas, il y a pour l’instant peu de signes d’amélioration. Pourtant quelques travaux scientifiques existent, mais faute de publicité et d’encouragement à leurs auteurs, ils ne sont pas mis en œuvre alors même que personne ne conteste la validité des résultats obtenus.
Excellent Philippe. Bravo.
Juste il manque “avoir” en deuxième mot du post.
Certains vont apprécier… mais la criminalistique (très réductrice de la forensique, ou traçologie), n’est-elle pas, chez eux, qu’un outil technique annexe a une sainte criminologie (politisée) ?
Signe ; Le “colonel” traçologue qui a quitté la France par justement la constatation d’absence, ou plutôt de monopolisation de la réflexion stratégiques de la lutte (scientifique) contre le crime par ceux “qui savent”… sans jamais être soumis à une métrique de validation ou de performance (il ne vaut mieux pas, en effet….).
Totalement en accord avec ton billet.
Comme toi le général Lecointre avait incité ses officiers à écrire. C’est d’autant plus important que les stratègistes que tu cites et espères pourront s appuyer sur ces écrits.
En effet il est à regretter que souvent nos “statèges” ne connaissent pas les situations de terrain et n’ont même pas fait de tactique avant de se dire stratège. De plus le stratège a du mal a accepter l’ avis et les rappels du praticien.
En cela oui, le domaine de la stratégie militaire reste un exemple; par sa méthode d analyse, de conception et de réalisation. Notamment par le fait que les généraux en charge de la stratégie ont tous été dans leur carrière des praticiens opérationnels ( chef de section, de peloton, commandant de cie etc).
C est loin d’être le cas des énarques…
Et même au sein du ministère de l’Intérieur, en sortie d’école un commissaire de police prend directement la fonction de commissaire sans avoir tenu la fonction de lieutenant ou capitaine.